Le vélo boosté par le déconfinement. Une opportunité pour Guéret et les villes moyennes ?

Eric Daubechies
panneau_velo

La crise du Covid-19 est une crise planétaire et les réponses à celle-ci vont influencer durablement notre façon de vivre, par exemple en matière de transports. De nombreuses villes ont choisi de créer des "pistes cyclables coronavirus". Ces infrastructures temporaires (*), créées à la hâte et à peu de frais par les municipalités encouragent, facilitent et sécurisent les déplacements à vélo pendant l'épidémie. Avantage supplémentaire, elles rééquilibrent l'espace public et permettent donc à un grand nombre d'usager de se déplacer tout en diminuant la pollution de l'air, facteur aggravant du Covid-19.

Contrairement aux transports en commun, le vélo permet de se déplacer seul, donc de limiter le risque de contamination, de respecter la distanciation sociale préconisée (2 m), de pratiquer une activité physique régulière bénéfique pour la santé et le moral, tout cela à moindre frais.

En matière de déplacements en ville, c'est Bogota, la capitale colombienne qui a ouvert la voie en créant 76 kilomètres de pistes cyclables. Toutes les grandes métropoles comme New-York, Berlin ou Londres s'y sont mises. Le journaliste des Échos, Adrien Lelièvre répertorie ces villes sur Twitter

Pour l'instant, trop de villes françaises restent encore timides sur la question. Pour exemples: Montpellier, Grenoble, Paris, Lyon et Rennes se sont montrées volontaires pour tenter l'expérimentation. Vous avez sûrement vu les images de ces maires de grandes villes, traçant eux-même au sol des pistes cyclables provisoires. Déterminés à marquer une évolution des mentalités dans leurs villes jusqu'à présent peu équipées ni habituées à la présence des vélos, ils répondent également à l'inquiétude concernant les transports en commun aux heures de pointe.

Pour « que la bicyclette soit la petite reine du déconfinement », dixit la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, le Gouvernement a élaboré un plan vélo de 20 millions d’euros pour inciter les Français à se tourner vers ce mode de transport alternatif et délaisser dans la mesure du possible les transports en commun.
- Un « coup de pouce réparation vélo » avec une prise en charge jusqu’à 50 euros (HT) de remise en état au sein d’un réseau de réparateurs référencés.
- Une prise en charge jusqu’à 60% des coûts d’installation de places de stationnement temporaire pour vélo.
- Des formations gratuites « coup de pouce remise en selle » pour apprendre à circuler en sécurité : 1 à 2 heures d’apprentissage, individuellement ou en petit groupe, avec un moniteur.
- L'accélération de la mise en place du forfait mobilités durables, qui permet aux employeurs de prendre en charge les frais de déplacement de leurs salariés sur leur trajet domicile-travail effectué à vélo (ou en covoiturage ou à l’aide d’autres services de mobilité partagée), jusqu'à 400 euros.
- Des facilités administratives pour développer des pistes cyclables et aménagements piétons temporaires pour des trajets sécurisés.

Le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement vient de publier un guide "Aménagements cyclables temporaires et confinement : quelles opportunités ?" Ce dernier a vocation d'aider les collectivités françaises à mettre rapidement en place des infrastructures pour préparer le déconfinement.

Des villes moyennes comme Guéret, protégées de la pollution de l'air par une faible démographie et des transports en commun rarement bondés, peuvent-elles s'inscrire dans le projet temporaire de pistes cyclables  avec un environnement favorable ? Nous avons déjà démontré cette possibilité en vidéo. Voici un exemple d'aménagement réalisable avenue Charles de Gaulle à Guéret :

aménagement de pistes cyclables temporaires

Nos élus locaux profiteront-ils du déconfinement pour mettre en place localement une expérimentation, aidés par une conjoncture favorable : l'arrivée d'une météo estivale, un faible nombre de voitures et de la place disponible ? Les automobilistes délaisseront-ils leurs véhicules et dans quel rayon autour de la ville ? Des actions de formation seront-elles engagées par l'éducation nationale pour inciter les collégiens à se déplacer à vélo ? Cette opération pourrait ensuite devenir pérenne avec la multiplication des vélos à assistance électrique dont l'achat est déjà subventionné nationalement et localement par la ville. Nous l'espérons. Ce serait un comble pour Guéret, candidate comme ville préolympique pour le VTT en 2024, de ne pas proposer un circuit de ville cyclable adapté.

Comme le formulent sur Alternatives Economiques Eric Vidalenc et Mathieu Chassignet, économiste et ingénieur à l’ADEME:

« contrairement à l’argent magique qui peut bien apparaître en période de crise comme l’histoire nous l’a montré, il n’y a pas d’espace urbain magique. Mettre en place ce “choc d’offre” pour dynamiser l’usage du vélo nécessitera de faire des choix sur ce que nous voulons faire collectivement de notre espace commun : préserver le statu quo en conservant l’hégémonie actuelle de la voiture ou oser s’y attaquer afin de faire de la place pour la marche à pied et le vélo ».

(*) C'est ce que l'on appelle de l'urbanisme tactique, c'est-à-dire le fait de procéder à des aménagements temporaires que l'on peut rendre permanents s'ils s'avèrent pertinents.

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